Le voleur de pain au manoir de Keroulas

 

Voici un texte surprenant que nous avons intitulé ‘Le voleur de pain’

Introduction

 

« O terre de granit recouverte de chênes ! »
Auguste Brizeux

 

C’était à Keroulas, lieu-dit de Plourin, dans la cour du manoir. Celle-ci, entièrement pavée, s’entourait de bâtiments dont le plus haut constituait le logis seigneurial. Par cette belle journée ensoleillée, les fenêtres et les portes grandes ouvertes du logis laissaient passer des bribes de la conversation des notaires et des propriétaires réunis dans la salle principale du rez-de-chaussée, pour rédiger le minu de la seigneurie. A partir de la cuisine, une bonne odeur de pain cuit se répandait à l’extérieur. Soudain, un jeune garçon s’échappa en courant du logis, un pain serré sur sa poitrine, poursuivi jusque sur le seuil par les cris éperdus d’une ménagère. Le garnement franchit le portail d’entrée en coup de vent, traversa un courtil et un verger, passa derrière le colombier où son irruption fit s’égailler une troupe de pigeons, et continua sa course le long des champs qui descendaient en pente douce vers la coulée de la rivière de l’Aber-Ildut. Non loin du moulin de Keroulas, il s’arrêta près d’un chêne majestueux, le cœur battant, et donna à pleines dents dans son butin. Le chant proche d’un coucou le fit sursauter. Puis, comme il entendit du bruit et des voix qui semblaient se rapprocher, il disparut prestement dans la direction opposée. C’était un lourd attelage chargé de sacs de grains et tiré par une vieille jument rouan, qui se dirigeait vers le moulin. Deux hommes l’accompagnaient. Le premier, Mathurin Ploearczel, tenait la bride de la jument pendant que le second, Olivier Bescond, cheminait à côté de lui. Les deux compères, tous deux fermiers de la seigneurie, ricanaient goulûment en se moquant du meunier. Ils apercevaient déjà entre les chênes et les bouleaux le moulin coiffé de chaume et sa chaussée en pierre de taille. Au fur et à mesure qu’ils s’en approchèrent, leurs voix se perdirent dans le bruissement des feuilles et le bouillonnement de la chute d’eau.

Keroulas, le 25 juin 1565(1).

 

Ce texte, de style romanesque, suscite de multiples interrogations quant à l’auteur, aux dates (Brizeux a vécu 3 siècles plus tard), au renvoi (1) suivant la date, au contenu de ce qui suit cette ‘introduction’ etc.
Benoit Jaïn, professeur d’histoire, nous précise qu’il s’agit d’un extrait d’un travail d’étudiant : Mathieu Créach intitulé « Les manoirs du Léon occidental » datant de 1993. Un exemplaire serait consultable au CRBC (Centre de Recherche Bretonne et Celtique) de l’université de Brest.
Si l’un d’entre vous a la possibilité de consulter cet ouvrage de noter ce qui relève du manoir de Keroulas et de nous en faire un compte-rendu, nous en serions ravis.

 

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